mardi 14 août 2012

Argentina la Bella...

Après avoir passé 2 semaines en Argentine, voici venu le temps du dernier retour d’expérience de notre périple ! 

L’Argentine ayant une superficie faisant près de 5 fois et demie celle de la France, vous imaginez bien qu’une fois encore, nous n’avons pas pu tout voir ! Nous nous sommes contentés du Nord dans la mesure où nous étions en hiver ici et que déjà à Buenos Aires, il ne faisait pas bien chaud. La Patagonie, la Terre de Feu, ce sera certainement pour une autre fois car pour tout vous dire, nous les avons trouvé sacrément sympathiques les argentins. Combien de fois êtes-vous allés au restaurant en faisant la bise à la serveuse en partant en tant qu’étranger dans un pays ??lol

Par contre, la mauvaise surprise de notre séjour ici, c’est que nous nous sommes retrouvés en vadrouille en pleines vacances scolaires d’hiver… Laissez nous vous dire que les prix n’étaient pas ceux auxquels on s’attendait, d’une parce que depuis plusieurs années, l’inflation ici est assez impressionnante (un exemple, plus de 200% d’augmentation des prix des taxis en 2 ans…) et deux parce qu’étant donné qu’il y avait du monde partout, le tarif des hébergements avaient augmenté… On n’a d’ailleurs jamais autant galéré à trouver des hôtels qu’ici en Argentine !

Niveau économie, nous avons vraiment été frappé par la différence de train de vie entre certains quartiers de Buenos Aires (et même plus généralement cette ville) et le reste du pays. Tout tourne autour de Buenos Aires (un peu comme au Chili avec la ville de Santiago, qui représente 70 % de l’économie nationale), une super métropole où tout est possible alors qu’aux alentours, les villes sont bien plus pauvres, bien moins entretenues, etc.

Niveau politique, les choses restent compliquées. Le dernier taxi  que nous avons pris pour nous rendre à l’aéroport a résumé la situation en nous disant : 
« Nous avons un gouvernement de gauche qui agit comme un gouvernement de droite. Ils nous disent que tout va bien alors que tout va mal ! Moi je travaille 14 heures par jour pour pouvoir vivre correctement. La plupart des gens qui ont des enfants sont obligés d’avoir deux métiers… et eux, ils s’en mettent pleins les poches».
La situation est tellement instable financièrement que le gouvernement a interdit la vente de dollars dans le pays depuis le mois d’octobre 2011. En effet, étant donné qu’il y a une très forte inflation, les argentins préfèrent conserver des dollars ; hors cela pourrait provoquer un effondrement du système. Du coup, pendant ce temps-là, le gouvernement en profite pour rembourser les dettes du pays en dollars… !

L’Argentine, c’est un peu l’Italie de l’Amérique du Sud. Etant donné qu’il y a eu une énorme vague d’immigration italienne il y a longtemps et que ceux-ci se sont très bien intégrés, il en résulte un sacré mélange de culture. Un argentin parle espagnol avec une intonation italienne. Il remplace les « y » et les « ll » par « ch », ce qui n’est pas tout à fait la même chose ! Plutôt déconcertant quand on a du mal à aligner une phrase en espagnol, mais au final, on s’y fait. Ici, tous les restaurants proposent des pâtes, des gnocchis, des pizzas, des milanaises… à l’italienne quoi !

Nous avons trouvé que dans ce pays, on mangeait mieux que chez les voisins même si une fois encore, les légumes n’étaient pas de la partie! La viande ici est un délice… accompagnée une fois encore de frites !! Ici, pas d’hormones de croissances ou d’antibiotiques, les bêtes se nourrissent exclusivement d’herbes et on sent la différence ! On s’est également régalés d’empanadas, ces petits chaussons fourrés au bœuf, au poulet, au jambon et au fromage, etc, qui sont très pratiques pour déjeuner sur le pouce.

Le vin est également très bon. Rappelons que l’Argentine est classée sixième parmi les pays producteurs et consommateurs de vin dans le monde. Le Malbec nous a bien plu mais par contre ici, le vin est plutôt costaud, près de 14 voire 15° ! Ils le boivent généralement mélangé avec de l’eau gazeuse… No comment !

Ici, on boit aussi de la yerba maté, la boisson nationale que l’on consomme dans une calebasse à l’aide d’une sorte de paille en métal appelée bombilla. Pas extraordinaire car plutôt amer comme thé mais ici, tout le monde en boit. On voit les gens se balader avec leur maté à la main et le thermos dans l’autre !!

La conduite ici, n’en parlons pas ! Quand il n’y a pas de feux, ne comptez pas sur les voitures pour s’arrêter vous laissez traverser ! Et quand on se décide à louer une voiture, mieux vaut être vigilant. En ville, on conduit sans hésitation pour rester dans le flot de véhicule et en dehors des villes, on fait surtout attention aux fous du volant qui n’hésitent pas à doubler sans visibilité, obligeant parfois le conducteur arrivant en face à prendre le bas-côté! En deux semaines, on aura quand même vu deux accidents dont un sur l’autoroute avec 6 ou 7 véhicules impliqués le jour de notre arrivée !

Dans ce pays, le  « futbol » est une religion dont les joueurs tels que Diego Maradona ou Lionel Messi sont des dieux vivants ! Un grand nombre d’argentins est fervent supporter de l’équipe nationale ou des diverses équipes locales. Nous avons pu en avoir un aperçu en arrivant dans le quartier pauvre de La Boca, où se trouve le club mythique de Boca Junior. Les habitants du quartier et notamment les jeunes affichent naturellement le maillot jaune et bleu de leur club de cœur.
Si le quartier a su déchaîner les passions liées au sport, il a également été le point de départ du tango. Celui-ci s’est développé à la fin du XIXème siècle, alors que des milliers d’immigrants (surtout venus d’Italie) arrivaient pour commencer une nouvelle vie. Aujourd’hui, le tango fait partie intégrante de la culture populaire argentine.


Nous avons adoré l’Argentine pour :

- la gentillesse de la population
- la gastronomie
- la beauté des paysages
- les cactus à perte de vue


Nous avons moins aimé l’Argentine pour :

- la période que nous avions choisi pour nous y rendre, sans doute pas la meilleure !
- les prix excessifs pratiqués par les hôteliers surtout en période touristique


Nous avons été surpris par :

- les écarts de richesse entre Buenos Aires et le reste du pays
- la conduite dangereuse des argentins
- la manière de s’exprimer des argentins, à l’italienne !


Pour ce qui est de notre itinéraire, nous avons commencé par Buenos Aires, où bien sûr il faut compter quelques jours pour visiter au moins, avant de remonter au Nord.
San Ignacio s’est avérée être une étape peu intéressante. La ville de Puerto Iguazu ne présentait guère d’intérêts mais le parc des chutes d’Iguazu valait le détour. Il y aurait eu moins de monde, on aurait apprécié. Rappelons que nous avions dû attendre plus de 3h sur une passerelle pour voir LA cascade du parc.
Nous n’avons pas regretté d’être allés dans la région de Salta. La ville en elle-même était sympa mais sans plus. Par contre, la région alentour nous a emballé. La location de voiture s’est avérée bien pratique et la boucle que nous avons effectué, Salta – Cafayate – Cachi – Salta, a vraiment été un moment fort de ces deux semaines. La deuxième boucle que nous avons effectuée, Salta – Pumamarca – Tilcara - Humahuaca, s’est révélée moi intéressante et surtout nettement plus touristique étant donné que la route était asphaltée !


mardi 7 août 2012

L'Aventure s'achève à Buenos Aires...

Nous arrivons comme prévu vers 12h30 à Retiro, le terminal des bus de Buenos Aires. Nous sortons ensuite à la recherche du bus qui nous emmènera à notre hôtel Chill House, dans le quartier d’Abasto. Renseignés par des policiers, nous trouvons facilement et après avoir galéré à faire de la monnaie (il en faut absolument pour le bus mais personne n’en a jamais… et quand les gens en ont, ils veulent la garder…), nous pouvons enfin monter dans le bus.
Une petite demi-heure plus tard, nous entrons dans le patio de l’hôtel. Tenu par un français et un argentin, l’endroit est vraiment très sympa. Ils ont acheté il y a 5 ans maintenant et ont tout rénové eux même à l’aide de matériels de récupération. Nous avons apparemment la meilleure chambre et c’est vrai que nous n’avons pas à nous plaindre. Un bien bel endroit pour finir notre périple !

Nous déposons nos affaires, prenons une bonne douche et partons déjeuner dans un restaurant conseillé par l’hôtel, Mussetta. Une nouvelle fois, nous ne sommes pas déçus. On doit dire quand même qu’en Argentine, si on connait les bonnes adresses, on mange très bien.

Nous profitons de la fin d’après-midi pour commencer à préparer nos affaires. Ayant déjeuné tardivement, nous ne partons dîner que vers 23h et visiblement, nous ne sommes pas les seuls ! Le restaurant où nous souhaitions nous rendre affiche complet et une queue s’est déjà formée devant. Nous partons donc un peu plus loin et finirons à la Casa del Queso, un endroit où l’on mange surtout des plateaux de fromages et de charcuterie.


Le lendemain, pour notre dernier jour, nous commençons la journée en nous rendant à la rue Murillo, une rue où sont rassemblées de nombreuses boutiques de cuir. Au final, on se rend vite compte qu’ils vendent un peu tous les mêmes choses.

Après une petite heure, nous reprenons le métro dans l’autre sens pour rejoindre le centre ancien. Nous descendons vers la Plaza de Mayo et irons en marchant sur l’Avenida de Mayo jusqu’à la Plaza del Congreso. C’est ici que sont regroupées la plupart des administrations, des banques et des commerces. La Plaza de Mayo est une place très symbolique. Il s’agirait de l’endroit où se sont installés les Espagnols à leur arrivée en Argentine. Elle a également été le lieu de rassemblements et d’évènements qui ont marqué l’histoire de la ville.

En chemin, nous passons devant la Casa de Gobierno, également appelée Casa Rosada à cause de sa couleur rose saumon. Le Président Sarmiento ne voulant froisser aucun des 2 parties politiques principaux, il fit peindre successivement le bâtiment en rouge puis en bleu.





Nous continuons ensuite à flâner sur l’avenue profitant des nombreux bâtiments anciens et des petits magasins. Nous déjeunons à Burger King (et un burger de plus !) avant de repartir tranquillement en direction du métro pour rentrer à notre hôtel.





Nous passons la fin d’après-midi à refaire nos sacs en prenant le soin de laisser tout ce dont nous n’aurons plus besoin.

Le soir venu, nous retournons au restaurant de la veille, Arturito. Cette fois, nous arrivons plus tôt et malgré les nombreuses réservations, obtenons une table. Nous nous régalons une dernière fois d’une bonne viande accompagnée d’un bon Malbec.

En milieu de soirée, nous quittons les lieux pour nous rendre à « La Cathédrale », une milonga, autrement dit une immense salle de bal où l’on vient danser le tango. Nous aurions pu choisir d’aller voir un spectacle mais d’une, le prix n’est pas le même et de deux, les spectacles sont très touristiques.
Après avoir payé le droit d’entrée, nous découvrons la grande salle à la décoration brute. Nous nous attablons autour de la piste. Dans la petite salle à côté, nous apercevons un groupe prenant un cours, tandis que dans la grande salle où nous nous trouvons, plusieurs couples dansent.
Nous passons un moment à les regarder danser le tango. Il y a des jeunes, des moins jeunes, des couples, des amis, des débutants, des expérimentés... L'endroit vaut le détour!
En fin de soirée, nous rentrons à notre hôtel finir nos préparatifs.


Le lendemain matin, nous nous levons tôt, déjeunons et fermons une dernière fois nos sacs. A 10h30, notre taxi nous récupère à l’hôtel et nous voilà partis pour l’aéroport d’Ezeiza, à 35 kilomètres de Buenos Aires. Nous passons sans encombre la sécurité de l’aéroport à notre grande surprise car nous ramenons dans nos bagages un morceau de cactus mort ! S’ensuit un vol de 13h en direction de Londres où ne dormirons guère ayant un bébé plutôt grognon deux rangs devant nous !

Nous atterrissons le lendemain matin vers 6H30 avec un peu d’avance. Tant mieux car en cette période de Jeux Olympiques, traverser la ville pour changer d’aéroport peut s’avérer compliqué. Aussitôt descendus de l’avion, nous accélérons le pas pour sortir au plus vite de Heathrow. Nous récupérons rapidement nos bagages, prenons le train express pour changer de terminal et nous arrivons enfin au guichet des bus effectuant la navette entre les aéroports. Il n’y en a qu’un par heure et il faut compter près de 1h30 pour le transfert.
Difficile de croire que nous sommes à Londres après tous ces mois de voyage !

Une vingtaine de minutes plus tard, nous sommes dans le bus et après quelques minutes, nous nous endormons… Réveillés par le chauffeur annonçant que nous venons d’arriver à l’aéroport de Stansted, nous sommes surpris d’être déjà arrivés !
Nous passons sans encombre les divers contrôles et embarquons enfin pour notre destination finale Marseille, notre 17ème vol !!! 

A l’arrivée, nous retrouvons la chaleur d’un été dans le sud de la France et nos familles venues nous attendre impatiemment après ces longs mois d’absence !!

Après un café bien mérité, Jonathan repart du côté de Toulon, tandis que je rentre sur Montpellier...

Ainsi s’achève un périple de 7 mois qui nous aura conduit aux quatre coins du monde, permis de rencontrer des gens de tous les horizons, donné l’opportunité de voir des paysages magnifiques mais aussi des réalités économiques et sociales parfois difficiles... 
Nous prenons ainsi vraiment conscience que nous sommes loin d'être à plaindre en France!

Une bien belle expérience, une tranche de vie qu’on ne regrettera jamais...