lundi 26 mars 2012

Nouvelle-Zélande - Île du Sud Part I

Vendredi 16 Mars :

En début d'après-midi, nous quittons la guesthouse en direction de l'aéroport de Bangkok. 17H50, nous décollons pour 9h de vol.


Samedi 17 mars :

6h30, nous arrivons à Sydney où nous avons une escale. Fatigués par la nuit blanche passée dans l'avion, nous errons dans l'aéroport attendant notre vol pour Christchurch.
13h30, nous arrivons finalement à l'aéroport de Christchurch après 3h de vol.


Nous sommes rapidement accueillis par Yannick et Aurélia que nous sommes ravis de retrouver. Nous déjeunons et téléphonons ensuite à la compagnie de location de campervans, Lucky Rental, pour qu'ils viennent nous récupérer.
Arrivés sur place, nous apprenons qu'un de nos deux vans n'est pas disponible car il a été impliqué dans un accident. Il nous propose un autre camping-car, plus gros, pour la nuit, et de revenir le lendemain pour en récupérer un autre. Ca s'annonce bien!lol. Après un entretien un peu long avec le loueur, qui réclamaient à Yannick et Aurélia près de 300 dollars de plus que ce que la confirmation de location reçu par mail leur disait, nous arrivons à nous entendre et arrivons même à récupérer le bon type de camping-car !
Nous quittons les lieux juste avant la nuit pour nous installer dans un camping de Christchurch. Après avoir fait quelques courses histoire de remplir les frigos, nous profitons de nos retrouvailles autour d'un dîner.



Dimanche 18 mars :

Après une petite grasse matinée pour reprendre des forces et un bon brunch, nous repassons par le dépôt de camping-cars du loueur pour échanger quelques éléments cassés ou abîmés; et surtout, nous faisons remarquer une fissure sur le pare-brise du van de Yannick et Aurélia, que nous n'avions pas remarqué la veille. La jeune femme qui nous accueille nous confirme que nous ne risquons rien car nous avons contracté l'assurance All Inclusive, et sommes couverts pour ce genre de pépin.
Nous partons ensuite tardivement pour Akaroa, située au sud de l'agglomération de Christchurch dans la péninsule de Banks. Deux éruptions volcaniques sont à l'origine de cette péninsule et de ces collines. 


Nous passons par la magnifique Summit Road, qui longe les bords du cratère d'origine et cherchons un endroit pour camper pour la nuit. 


Nous posons finalement nos deux campervans en pleine nature pour dîner avant d'aller déplacer les vans pour la nuit au Purple Peak, un des campings gratuit de la région.



Lundi 19 mars :

Le lendemain, c'est sous la pluie que nous nous levons.


Obligés de repasser aux alentours de Christchurch pour continuer notre route et la fissure sur le pare-brise du van d'Aurélia et Yannick ayant empiré, nous décidons d'appeler le loueur pour faire changer le pare-brise.
Nous retournons donc une énième fois chez le loueur et repartons ensuite en direction du Lac Tekapo, au centre de l'île du Sud.


Arrivant tardivement, nous nous installons pour la nuit au bord d'une route peu empruntée. Le ciel est magnifique et nous sommes vraiment étonnés de voir autant d'étoiles ici.


Mardi 20 mars :

 
Après un réveil matinal, nous déplaçons les vans au bord du lac Tekapo pour le petit déjeuner. La vue est magnifique, l'eau turquoise, et à l'arrière, le paysage de collines est vallonnées et les montagnes majestueuses.


Nous partons ensuite faire la randonnée du Mont John. Celle-ci ne dure que 3heures environ aller-retour et c'est l'un des sentiers les plus empruntés. Nous pique-niquons au sommet avant de redescendre en longeant le lac pour récupérer les vans.




En milieu d'après-midi, nous redémarrons pour nous rendre au Mont Cook.



Nous arrivons là-bas en fin d'après-midi et nous installons au Glentanner Park Centre, un camping où nous profitons enfin de douches, toilettes, cuisine, laverie, internet, etc!
Nous en profitons pour recharger les batteries des vans et nous faire un bon barbecue. Nous nous couchons frigorifié car malheureusement le vent est de la partie.


Mercredi 21 mars :

Le réveil est difficile et la première chose que nous faisons en nous levant est d'allumer le gaz pour réchauffer l'atmosphère ! Nous profitons de la cuisine du camping pour nous faire un 2ème brunch et filons en direction du Mont Cook pour notre deuxième randonnée.
Du haut de ses 3 754m, le Mont Cook est le point culminant de la Nouvelle-Zélande. Après 2 ponts de singe et une marche d'une heure et demi, nous arrivons à un lac où des icebergs flottent! Pourtant, autant la nuit il ne fait pas chaud, autant là pour le coup, il fait plutôt bon et les paysages sont encore une fois magnifiques !








Nous pique-niquons avant de redescendre au pas de charge pour récupérer nos vans direction Queenstown. Fatigués par la route, nous décidons de nous arrêter en chemin sur une zone où le camping sauvage est toléré, au bord du lac Dunstan.



Jeudi 22 mars :

Nous nous levons en milieu de matinée, déjeunons et nous posons un peu pour réfléchir à l'itinéraire de la suite de notre voyage. Mine de rien, les distances sont assez conséquentes et il nous faut voir ce qu'il nous est possible de faire et ce que nous ne pourrons malheureusement pas voir.
En début d'après-midi, nous repartons pour Queenstown à 1h de route. Nous nous arrêtons en chemin à la Gibbston Valley, un vignoble et une fromagerie, et en profitons, en bon français, pour y faire quelques achats!! Nous continuons notre route et nous arrêtons un peu plus loin au Kawara Bridge, pont célèbre pour le saut à l'élastique, pour déjeuner.
Nous arrivons à Queenstown en milieu d'après-midi. Nous visitons un peu la ville et nous posons ensuite dans un café afin d'avoir le wifi.


zélandais. On peut dire qu'ici, la nourriture n'est pas très diététique : pizzas, pâtes, burgers... Voilà le menu de la plupart des restaurants ! Cependant le bœuf et le mouton sont vraiment un délice !
Nous nous baladons ensuite dans la ville à la recherche d'un bar pas trop bruyant et la tâche n'est pas facile. Queenstown, qui n'est pourtant qu'une ville de 11 000 habitants, est plutôt agitée dirons nous !! Nous finissons par trouver un endroit convenable, buvons un dernier verre et rentrons nous coucher dans nos vans que nous avions garé sur l'un des parkings de la ville, plus ou moins d'après les conseils du I-site local (l'office de tourisme du coin).


Vendredi 23 mars :

Réveillés de bonne heure, nous avons la mauvaise surprise d'avoir pris chacun une amende pour stationnement interdit sur le Recreation Park de Queenstown. Nous partons immédiatement en direction du Lake Council Departement of Queenstown pour voir si l'on peut éviter l'amende. Nous ne trouverons malheureusement pas le rangers qui nous a aligné mais remplissons deux formulaires pour contester l'amende avant de repartir en direction de Milford Sound, les fameux fjords de l'île du Sud.
En chemin, nous faisons un premier arrêt pour petit déjeuner face au lac Wakatipu et un deuxième arrêt pour déjeuner en début d'après-midi aux alentours de Te Anau.


Nous nous arrêtons également pour profiter des nombreux points de vue sur la route menant à Milford Sound, un fjord peuplé d'à peine 170 habitants, aux eaux calmes, profondes et aux falaises à pic. Malheureusement pour nous, nous avons à nouveau droit au mauvais temps, et c'est sous la pluie que nous faisons la deuxième moitié de la route très sinueuse, parfois à 25km/h !





Nous arrivons en début de soirée au Milford Sound Lodge, où nous avons eu la bonne idée de réserver les deux derniers emplacements disponibles avec électricité. Nous profitons d'une bonne douche chaude et d'un bon dîner préparé dans la cuisine du lodge avant de nous coucher.



Samedi 24 mars :

Nous nous levons en fin de matinée alors que la pluie ne cesse de tomber sur Milford Sound. Après une bonne douche écossaise dans les sanitaires du camping (la chaudière ayant probablement disjonctée), nous profitons d'un bon brunch avant de partir pour une croisière dans le fjord de Milford Sound.
Une fois sur place nous embarquons un peu avant 16h à bord de l'un des bateaux de la compagnie Discoveries Southern. Le navire, Lady Bowen, largue les amarres et nous voilà partis pour 2h15. Le temps s'est un peu arrangé mais nous aurons à nouveau de la pluie et du vent. Malgré tout, la brume s'étant dissipée et une grande quantité d'eau étant tombée, nous profitons du paysage et d'une multitude de cascades.









En fin d'après-midi, nous reprenons la route sous la pluie pour retourner vers Te Anau, où nous avions repéré un endroit où le freedom camping est toléré. Pas envie de prendre une autre amende !!


Dimanche 25 mars :

Nous nous levons tôt pour partir sur Wanaka. En chemin, nous nous arrêtons pour tester le Mac Donald local et arrivons finalement en milieu d'après-midi.



Après un passage au I-site local, nous passons au supermarché et filons en direction de Boundary Creek, un camping du Departement of Conservation (DOC). Gérés par les rangers, ce type de camping bénéficiant de peu de facilités (toilettes, point d'eau potable ou non et tables de pique-nique), fonctionne sur l'auto-enregistrement et paiement des campeurs.
Mal informé par le I-site, nous avons la mauvaise surprise de nous rendre compte que le camping est bien plus loin que ce que nous pensions. Nous arrivons finalement sur place à la nuit tombée. Le vent est à nouveau de la partie et il ne fait pas chaud. Pourtant, c'est seulement le début de l’automne !!




La suite dès qu'on peut!!

jeudi 22 mars 2012

Cambodge, au pays du sourire levant


Ainsi s'achève nos deux mois passés en Asie. Après avoir voyagés 2 semaines au Cambodge, nous nous devions de vous faire un petit topo avant de pouvoir vous raconter nos nouvelles aventures en Nouvelle-Zélande avec Aurélia et Yannick ! On tient d'ailleurs à vous dire que le wifi ici n'est pas monnaie courrante et que donner des nouvelles risques de s'avérer un peu plus compliqué que jusqu'à présent. On fait au mieux !
Tout d'abord, il faut savoir que le Cambodge est le pays du sourire contagieux ! Les gens sont très souriants et vous rendent quasi-systématiquement vos sourires. Ils sont aussi très sympathiques, aiment plaisanter et nous en avons trouvé certains très attachants !
C'est également un pays qui nous a beaucoup touché par son histoire difficile... (Vous l'aurez sûrement compris en ayant lu le post sur Phnom Penh). Nous avons pu constater que le passé est encore très présent même si tout le monde n'en parle pas facilement.


Nous avons adoré le Cambodge pour:

- la gentillesse et les sourires des cambodgiens
- les rencontres avec les locaux (Det, Som Nan, David, etc)
- les temples d'Angkor
- le poissons, les crabes et le poivre de Kampot
- les motodops à Phnom Penh (moto taxi)
- le coût de la vie


Et nous l'avons beaucoup moins aimé pour:

- la pollution de Siem Reap et Phnom Penh
- la chaleur omniprésente
- l'organisation plus que moyenne des cambodgiens en terme de transport
- les goûts musicaux des Cambodgiens et leur gestion du volume sonore!
- la cuisine qui ressemble à celle de ses pays voisins (à part pour le poisson et le crabe)


Pour finir, certaines choses nous ont surpris:

- le fait que les enfants ne puissent aller à l'école que le matin ou l'après-midi à cause du manque de professeurs (80% des intellectuels ayant été tués par les khmers rouges!)
- l'utilisation de deux monnaies différentes, le dollars US et le Riel cambodgien (au départ, on s'est un peu mélangé les pinceaux)
- le port du pyjama, une mode à l'heure actuelle au Cambodge
- l'attitude branchée des jeunes cambodgiens dans les grandes villes
- la sollicitation constante des tuk-tuk à Phom Penh (se sont-ils inspirés de l'Inde?)


Si nous devions conseiller des endroits où nous sommes allés, nous placerions Siem Reap en numéro 1 pour les temples d'Angkor et le dynamisme de la ville. Nous mettrions ensuite Koh Tonsay (l'île du Lapin) au Sud pour le farniente et le côté paradisiaque. En 3ème, nous placerions Phnom Penh, non pas pour la ville en elle-même, mais pour tout l'aspect historique et devoir de mémoire engrangé par certains lieux comme Tuol Sleng et Choeung Ek.
Enfin, nous pourrions vous dire que Kompong Cham ne mérite pas forcément un arrêt malgré son statut économique indiscutable d'après ce que nous avait raconté Det. Kep et Kampot se valent sans toutefois se ressembler. Nous conseillerions plutôt Kep, qui nous a paru plus vivante.


jeudi 15 mars 2012

Phnom Penh, capitale du souvenir d'une terrible époque...

Nous nous réveillons une énième fois de bonne heure pour quitter le sud du Cambodge et rejoindre la capitale, Phnom Penh. Après 4h de bus, nous arrivons à destination. Nous descendons rapidement du bus pour attraper nos sacs en soute ou du moins en dehors, le personnel de la compagnie les ayant gentiment balancés dehors! Sous la chaleur et notamment la pollution de la capitale, nous entamons une longue marche à travers les rues de Phnom Penh direction Sary Rega Guesthouse. 
La ville qui compte plus de 2 millions d'habitants est la plus peuplée du Cambodge. Surnommée la « perle de l'Asie du Sud-Est » à l'époque coloniale, les français ont conçu une ville quadrillée de larges avenues bordées de luxueux bâtiments pour mettre en valeur l'architecture khmère. Heureusement, quelques grandes trouées vertes et les promenades des berges permettent encore aujourd'hui à la ville de respirer malgré la congestion automobile grandissante.

Après quelques kilomètres de marche, nous arrivons enfin à la guesthouse. Situé dans un quartier résidentiel calme, nous y sommes accueillis en français par le membre du personnel, celle-ci étant tenue par une famille franco-cambodgienne.
Nous repartons aussitôt en direction du Lucky's bar, un restaurant conseillé par Loïc, mon grand frère, afin de déjeuner et surtout de remettre un CD de photos prises lors de son passage à Phnom Penh pour un stage à l'hôpital Calmette. Nous nous rendons donc rue 93 et arpentons de long en large la rue sans pouvoir trouver ce fameux restaurant. Après 1h30 de recherche dans le quartier, dépités, nous déjeunons tardivement et rentrons à la guesthouse. Nous y passons la fin d'après-midi et dînons au restaurant de l'hôtel.


Le lendemain, nous nous levons tardivement et partons en direction du Musée National des Beaux-Arts. Construit par les français dans les années 1920 dans le respect de l'architecture khmère, ce musée contient des chefs-d’œuvre de l'art khmer, la plupart provenant d'Angkor. Une heure et demi nous suffit pour faire le tour du musée.



Nous déjeunons et filons ensuite visiter le Palais Royal et la pagode d'Argent, d'inspiration traditionnelle khmère. Commandés à des architectes cambodgiens et français par le roi Norodom, puis Sisowath, le palais actuel et les différents bâtiments ne datent que du début du XXème siècle. La pagode d'Argent, quant à elle, fut érigée à la fin du XIXème siècle, puis reconstruite en 1962. Elle n'est pas la plus ancienne pagode de la ville mais sans doute la plus luxueuse. Nous nous baladons au milieu des hordes de touristes avant de nous rendre à nouveau rue 93, à la recherche du Lucky's Bar.





Ayant obtenu quelques précisions sur la localisation du restaurant par Loïc, nous voilà à nouveau demandant aux locaux si ils connaissent l'endroit. Nous nous décidons à leur montrer les photos et par chance, ils reconnaissent la famille cambodgienne. Ils nous expliquent que l'endroit a fermé et qu'ils ont désormais une guesthouse dans un autre quartier.
Bien décidés à trouver cette famille, nous voici partis avec un tuk-tuk. Arrivés sur place, nous avons la surprise d'apprendre qu'ils auraient vendu la guesthouse et seraient retournés dans leur ancien quartier ! Un peu désabusés, nous retournons, aidé par notre tuk-tuk, à la recherche de cette nouvelle guesthouse, Malis.
Finalement, le tuk-tuk la trouve et nous tombons sur les cousins de cette famille. Nous apprenons que le père, Som Nan, travaille avec eux en tant que vigile la nuit. Ravis d'avoir enfin trouvé, nous quittons les lieux avant d'y revenir pour le dîner.

En milieu de soirée, Som Nan arrive enfin et en voyant le grand sourire qu'il affiche en regardant les photos, nous sommes vraiment contents d'avoir continuer à les chercher malgré les difficultés. Il est vrai que dans une ville aussi grande que Phnom Penh, la tâche aurait pu s'avérer impossible !
Il nous remercie mille fois et nous raconte le temps du Lucky's Bar et les bons moments passés entre sa famille et Loïc. Malgré la barrière de la langue, nous discutons jusque tard avec lui et son beau-frère et repartons en promettant de revenir déjeuner le surlendemain.
Ayant appris qu'il travaillait comme tuk-tuk la journée, nous lui proposons de nous amener à l'aéroport le jour de notre départ pour Bangkok.



Pour notre 3ème jour, nous partons pour le Sud de Phnom Penh où nous voulions absolument visiter Tuol Sleng, le musée du Crime génocidaire.

Le 17 avril 1975, dans un contexte politique très complexe, les révolutionnaires Khmers rouges arrivent dans la capitale, et sont accueillis en liesse par la population. Ils prennent possession des points stratégiques de la ville et sous prétexte de bombardements américains imminents, procèdent en 48h à l'évacuation totale de Phnom Penh. 2,5 millions de personnes sont déportés de force vers les campagnes. Même les malades sont évacués dans de terribles conditions. Une poignée de révolutionnaires en profitent pour saccager tous les symboles de la société bourgeoise. C'est l'année zéro, aube d'une renaissance totale proclamée par les Khmers rouges.
Dans la foulée, toutes les villes du Cambodge sont ainsi évacuées. On ordonne à la population de gagner les rizières pour se mettre au travail, dans le but d'assurer l'autosuffisance alimentaire du « Kampuchéa démocratique », selon la nouvelle appellation du pays.
Durant sa déportation, la population est soigneusement triée en trois catégories. Les militaires sont conduits à l'écart pour être exécutés. Fonctionnaires et intellectuels, considérés comme suspects, sont envoyés dans des « villages spéciaux ». Le reste, classé sous l'appellation de « peuple » est prié de rejoindre son village natal et de se plier aux ordres pour gagner son riz quotidien. Les conditions de travail sont proches de l'esclavagisme et les repas limités au strict minimum.
Progressivement, toute la société cambodgienne est réorganisée sur le modèle d'une armée. Tout est remis en question : les gens doivent changer de nom, la lecture est remplacée à l'école par des danses et des chants révolutionnaires, l'argent est abolie, les époux sont choisis au hasard, les religions sont interdites,etc.
Cloisonnés dans les campagnes dont ils n'ont pas l'habitude, en proie aux maladies, au soleil, à la faim et aux travaux forcés, les citadins sont condamnés à brève échéance. Les hôpitaux sont interdits d'accès, les médicaments réservés aux combattants, les médecins traqués pour cause d'appartenance à la bourgeoisie... D'incessantes exactions sont commises sur la population sous prétexte de non-conformité idéologique. Les Khmers rouges haïssent les signes d'intelligence. « Il vaut mieux tuer un innocent que de garder en vie un ennemi » disent les bourreaux pour se justifier.

Tuol Sleng, un ancien lycée construit par les français, devient alors d'avril 1975 à janvier 1979, la prison la plus terrifiante du Cambodge des Khmers rouges. Plus de 20 000 personnes y passent, subissant les pires tortures avant d'être exécutées dans le camp d'extermination de Choeung Ek. Les Khmers rouges y enferment tous ceux qu'ils considèrent comme des intellectuels, opposants supposés au régime, pour n'importe quel motif, valable ou non, sans distinction d'âge : femmes, enfants et parfois même des familles entières (bébés compris). Tous le monde y passent : ouvriers, cadres, enseignants, ingénieurs, intellectuels, fonctionnaires, ministres et diplomates cambodgiens, et même des étrangers. Le simple fait de porter des lunettes (enfants compris), d'avoir un stylo, ou de parler une langue étrangère était suffisant pour être considéré comme intellectuel et donc « à exterminer ». Les gardiens photographiaient systématiquement les prisonniers à leur arrivée, ainsi qu'à leur mort. Baptisé S-21 par les hommes de Pol Pot, ce n'est malheureusement pas le seul endroit où les Khmers rouges commirent leurs atrocités.
Le lieu est assez édifiant, mais il reste difficile de saisir l'ampleur de l'horreur subi par le peuple cambodgien, tellement tout cela paraît surréaliste ! Sept prisonniers seulement furent retrouvés vivants. Au total, ce régime a tué près de 3 millions de Cambodgiens sur les 8 millions que comptait alors le pays !











Nous déjeunons ensuite au marché russe, le plus typique et le plus touristique de Phnom Penh, et finissons l'après-midi dans les allées de ce dernier. Nous rentrons à la guesthouse avant d'aller dîner dans un restaurant mexicain conseillé par Det, le guide touristique que nous avions rencontré à Kep.


Le lendemain, nous filons en direction de la poste avant de nous rendre déjeuner à nouveau dans la guesthouse Malis.


Ayant changés d'avis quant à la visite du camp d'extermination de Choeung Ek (nous ne pensions pas nous y rendre au début), nous demandons à David, le beau-frère de Som Nan, si ce dernier serait d'accord pour nous y accompagner. Som Nan accepte et nous voilà partis en début d'après-midi à 15km de là pour aller visiter Choeung Ek.

Rendu célèbre par le film La Déchirure (Killing Fields), ce camp de la mort fut exploité pendant 3 ans par les Khmers rouges. C'est ici qu'étaient amenés les prisonniers de Tuol Sleng pour y être exécutés. Des chants révolutionnaires étaient diffusés pour couvrir les cris des victimes afin d'éviter d'éveiller les soupçons de la population alentour. Les prisonniers (hommes, femmes, enfants et même bébés) étaient exécutés de manière barbare afin d'économiser les balles... Nous vous épargnerons les détails vraiment abominables...
Le site est désormais un lieu de mémoire où une stupa du souvenir a été érigé en mémorial du génocide cambodgien. Celle-ci contient une partie des ossements retrouvés dans les fosses communes.

Nous marchons dans ce lieu, orientés par notre audio-guide, expliquant à la fois l'histoire de ce génocide et le chemin effectué par les victimes de l'arrivée dans le camp jusqu'à leur exécution. Tout cela, ponctués de témoignages poignants. Plus de 129 fosses communes ont été découverte sur ce site et on dénombre plus de 300 terrains d'exécutions et de charniers à travers tous le Cambodge... Difficile de comprendre comment une telle chose a pu exister... De nombreux ossements et lambeaux de vêtements continuent, plus de trente ans après, à remonter à la surface...
No comment...







Nous repartons de là, hébétés et rentrons à la guesthouse avant de ressortir dîner tardivement. 



Le lendemain, notre avion pour Bangkok étant prévu à 17H05, nous restons tranquillement à la guesthouse, attendant que Som Nan vienne nous récupérer en début d'après-midi. Les au revoirs à l'aéroport sont assez émouvants et nous avons même droit, à notre grande surprise, à une accolade de sa part (les cambodgiens, n'étant pas spécialement un peuple très expansif).

Nous voilà donc à l'aéroport pour enregistrer nos bagages. Quel n'est pas notre surprise, quand nous apprenons que nous ne sommes pas sur la liste des passagers !! Quelques minutes plus tard, le steward nous apprends que le tour opérateur par lequel nous sommes passés, Travel Nation, a fait erreur sur la réservation... Ils ne nous ont pas réservé un vol Phnom Penh-Bangkok mais l'inverse !!
Nous décidons de joindre la compagnie, le steward nous ayant dit qu'il nous fallait racheter 2 billets d'avion et surtout, que nous n'avions qu'une demi-heure pour réagir !
Mais impossible de trouver une cabine fonctionnant dans l'aéroport et le temps passant, nous n'aurons pas d'autre choix que de racheter deux billets d'avion. En plus de ça, l'hôtesse m'explique que nous ne pouvons plus réserver de vols avec des bagages de 20kg, mais seulement des bagages de 15kg étant donné que nous réservons un vol pour le jour même. Elle me précise que nous pourrons nous acquitter de 15$ par kilo supplémentaire en cash bien sûr !

Les billets en main, je rejoins immédiatement John, resté au comptoir car nous n'avons plus que quelques minutes pour passer le check-in ! Nous vidons rapidement tous ce que nous pouvons de nos gros sacs pour qu'il ne dépasse pas les 15kg et remplissons à ras bord nos bagages cabines avant de courir dans l'aéroport pour passer l'immigration, la sécurité et enfin arriver à la porte d'embarquement juste à temps ! Merci Travel Nation !
Nous arrivons à Bangkok le soir venu et pouvons enfin nous poser après cette journée qui a bien dû être la pire depuis le début de nos aventures !


Nous nous envolons demain de Bangkok pour Sydney, puis immédiatement de Sydney à Christchurch, en Nouvelle-Zélande, où nous retrouvons Yannick, mon petit frère, et Aurélia, sa petite copine. Nous avons loué deux camping-cars et allons passé trois bonnes semaines ensemble ! Nous avons hâte !!