vendredi 6 juillet 2012

Puno et les îles (trop touristiques) du Lac Titicaca...

Nous quittons Copacabana en bus aux alentours de 8h du matin pour nous rendre à Puno au Pérou. La veille, il faisait un temps magnifique, aujourd’hui, il grêle !! En chemin, nous remarquons que celle-ci a recouvert les collines et la route. Nous sommes un peu inquiets de l’avancée du bus dans de telles conditions météorologiques. Heureusement pour nous, l’averse ne dure pas et le soleil finit par revenir. 
Une demi-heure plus tard, nous arrivons au poste frontière. Nous descendons du bus pour faire tamponner notre passeport côté bolivien. Puis, il nous faut continuer à pied jusqu’à Yunguyo, ville frontière du Pérou pour régulariser notre entrée dans le pays et à nouveau faire tamponner notre passeport.

 

Après ces quelques tâches administratives, nous remontons dans le bus. Pendant près de 2 heures, nous longeons le lac Titicaca avant d’arriver au terminal des bus de Puno. Sacs sur le dos, nous partons à pieds pour le centre-ville, à environ 2 kilomètres.



Finalement, nous arrivons à trouver l'hôtel dans lequel nous souhaitions séjourner. Malheureusement, notre guide Lonely Planet n'étant pas à jour, le prix de la chambre a presque triplé! Gentiment, la réceptionniste se renseigne auprès d'autres hôteliers pour nous trouver un hébergement correct.
Quelques minutes plus tard, nous repartons pour nous rendre à un autre hôtel que nous avions repéré non loin de là, l'hostal Los Uros. Très bien accueillis par le propriétaire, nous choisissons notre chambre, laissons nos sacs et filons pour le centre-ville. 
Nous rejoignons Jiron Lima, rue piétonne et artère principale où se trouve une multitude de restaurants, bars, magasins et en profitons pour aller déjeuner.
Nous prenons ensuite la direction de la Plaza de Armas pour jeter un coup d’œil rapide à la Cathédrale Saint-Charles-Borromée. Construite en 1757, l’édifice est de style baroque andin.

  
Nous nous dirigeons ensuite vers le port afin de nous renseigner sur les excursions possibles sur le lac Titicaca et ses îles. En effet, Puno, point de départ pour les iles, est la ville la plus touristique du pays après Cuzco. 20 minutes plus tard, nous voilà aux abords du quai, assaillis par plusieurs personnes souhaitant nous vendre leurs excursions. Nous souhaitons tout d’abord des renseignements et uniquement acheter les billets pour le bateau. Il faut savoir qu’il existe un grands nombre d’agences qui proposent des tours sur le lac Titicaca. Ces derniers comprennent généralement une nuit d’hébergement chez l’habitant. Malheureusement, bon nombre de ces agences ne reverse que peu d’argent à ces familles. Ne voulant pas cautionner ce genre de pratique, nous préférons découvrir les îles en indépendant et payer l'hébergement directement à la famille.

Les billets achetés, nous prenons le chemin du retour et rentrons à l’hostal en milieu d’après-midi. Nous y passons quelques heures, profitant du patio pour nous relaxer et préparons notre paquetage pour les 2 prochains jours d’excursions. Malheureusement pour moi, c’est le moment où mon ventre commence à faire des siennes. Après les quelques jours de fatigue de Marine, c’est à mon tour d’être malade ! Et en plus la veille du départ ! Un peu patraque, je repars avec Marine en direction du centre-ville pour y diner. Au final, le repas sera frugal, uniquement une soupe pour chacun de nous. Le temps de rentrer et au lit!


Le lendemain matin, nous nous levons rapidement. Il nous faut être au port à 8h. En définitive, le mal au ventre de la veille était une fausse alerte. 5 minutes après notre départ de l’hostal, nous décidons de prendre un taxi afin d’être dans les temps pour embarquer à bord du bateau. A bord, nous retrouvons le couple de suisse-romans rencontrés dans l’auberge de San Pedro de Atacama. 





Après seulement une demi-heure de navigation, nous approchons des îles Uros. Situées à 5 kilomètres de Puno, ces 40 îles flottantes constituent la principale attraction touristique du lac Titicaca. Très touristique effectivement ! Le peuple Uros ayant disparu dans les années 1950, ce sont les Indiens aymaras qui y perpétuent les traditions Uros à des fins touristiques. 


Nous ne tardons pas à débarquer sur l’une d’entre elles, accueillis par une partie de ses habitants. Pendant une petite heure, nous en apprenons un peu plus sur leur mode de vie sur ces îles si particulières. En effet, celles-ci sont créées à base de totora, une sorte de roseau que l’on trouve dans le lac. Régulièrement, ils en rajoutent sur le sol pour que l’île ne disparaisse pas ! Toutes les habitations et tout le mobilier sont fabriqués à partir de ce roseau. 






Après nous avoir chanté quelques chansons dont « Alouette, gentille alouette » en guise d’au revoir (quand on vous disait que c’était touristique!), nous remontons à bord du bateau. Nous prenons la direction de l’île Amantani, située à 33 kilomètres au nord des îles Uros. Nous profitons de ce trajet de 3 heures pour nous installer en haut du bateau, les effluves s’échappant du moteur du bateau ne nous incitant pas à rester au niveau de la cabine. Pendant le trajet, nous faisons ainsi la connaissance de deux hongkongais, deux américains, un allemand et un québécois avec lesquels nous discutons tranquillement.

Dès notre arrivée sur Amantani, la compagnie de bateaux nous attitre une famille dans laquelle nous allons être hébergés. Les présentations faites avec Claudia, la mère de famille dans laquelle nous atterrissons, nous la suivons jusqu’à chez elle. Sur place, nous faisons la connaissance de ses deux fils Carlos, le cadet de 12 ans et Joël, l’ainé de 14 ans. Nous avions demandé une famille avec de petits enfants et sommes un peu déçu mais passons outre. Nous profitons d’un moment avec eux (malgré la barrière de la langue) avant que le déjeuner ne nous soit servi. Etant donné que nous sommes arrivés en début d’après-midi, la famille a déjà mangé et nous déjeunons donc tous les 2. Le repas nous est servi dans notre chambre où se trouve également une  grande table. La mère nous dit que nous partagerons le dîner ensemble. 



Bien rassasiés, nous partons accompagné par Joël pour aller visiter les ruines de  Pachamama (la Terre-mère) et Pachatata (la Terre-père). Nous passons par la place du village où nous retrouvons une partie du groupe que nous avons rencontré à bord du bateau. Finalement, nous comprenons vaguement que Joël n’a fait que nous accompagner jusqu’à la place et qu’il reviendra nous chercher à 18h au même endroit. Nous sommes un peu déçus mais bon, la barrière de la langue n’aidant pas, nous restons avec le groupe qui nous dit avoir rendez-vous avec le guide à 16h. 

Peu après, nous quittons tous la place pour nous rendre aux ruines. Une longue marche nous attend pour rejoindre le sommet de l’île. Traversant le village, le chemin est plutôt raide. C’est avec soulagement que nous arrivons finalement en haut de Pachatata. C’est, avec Pachamama, l’un des lieux sacrés où sont célébrées des fêtes religieuses. De ce point de vue le plus haut de l'île, nous assistons au coucher de soleil sur le lac Titicaca.







Nous redescendons rapidement à la place du village car le froid et la nuit ne tardent pas à faire leurs apparitions. Nous avons le temps de déguster une brochette de viande avant de repartir dans notre famille, Joël et Carlos étant venu nous chercher. Nous saurons plus tard qu’il s’agissait d’anticuchos, des brochettes de cœur de bœuf macérées dans du vinaigre et badigeonner de piment. Elles sont accompagnées généralement de pommes de terre grillées.

Quelques minutes après notre retour dans la maison de notre famille, nous avons la surprise de voir les enfants de Claudia nous servir le repas. Alors que nous sommes censés partager le repas avec la famille et sans aucune explication, on nous sert le diner 3 heures après avoir déjeuner ! Contrariés par une telle situation, nous leur faisons savoir. Nous leur demandons alors où est Claudia. Ceux-ci nous répondent qu’elle est sur la place pour vendre des brochettes et qu’elle a mal à la tête donc qu’il n’est pas possible de dîner tous ensemble. Nous leur proposons alors de dîner avec eux et tentons de leur faire comprendre que nous voulons partager ce moment avec eux. Finalement, ils repartent et acceptent de manger avec nous un plus tard. 

A l’heure prévue, nous nous préparons à dîner et avons la surprise de nous rendre compte que nous sommes seuls dans la maison ! Les deux fils sont partis sans nous prévenir et la mère est probablement encore sur la place du village ! Drôle de manière de partager un moment de vie d’une famille à Amantani ! 
En définitive, après une bonne heure d’attente, le trio revient à la maison et décide de dîner avec nous. Il était temps ! Nous ne verrons ni la cuisine, ni la préparation du repas… Le repas est une nouvelle fois servi dans notre chambre ! 
Le début du repas est des plus silencieux, les enfants sûrement timides n’osent pas trop parler. Il nous faut longuement communiquer avant que le dîner soit un peu plus animé. Nous arriverons après tout à en savoir un peu plus sur leur quotidien et eux sur le nôtre. 
Le groupe rencontré sur le bateau nous ayant parlé d’un spectacle de danse traditionnelle organisé pour les touristes sur la place du village, nous en parlons à la mère qui, peut au courant, accepte de s’y rendre. Le dîner terminé, elle souhaite donc nous faire enfiler la tenue traditionnelle d’Amantani (robe traditionnelle pour les femmes et poncho pour les hommes). En effet, nous sommes censés danser sur un rythme local, affublés de nos vêtements d’un soir. Fatigués et surtout blasés par le peu d’estime que l’on semble nous porter, nous remercions finalement poliment Claudia avant d’aller nous coucher.



Après une bonne nuit de sommeil, nous nous réveillons vers 6h45. Encore une fois, nous ne pouvons profiter du petit-déjeuner avec la famille. Celui-ci nous est à nouveau servi dans notre chambre ! Au final, nous n’aurons vu que notre chambre et les toilettes de cette maison !! Nous plions rapidement bagages en saluant Carlos et Joël, puis descendons jusqu’au port d’Amantani avec Claudia. Après quelques derniers brefs échanges, nous la remercions et montons sur le bateau. Nous nous apercevons d’ailleurs qu’elle reverse une taxe au batelier… On se posait justement la question, on a donc notre réponse ! Notre expérience chez l’habitant s’arrête là et c’est tant mieux ! Nous quittons Amantani pour rejoindre l’île de Taquilé. Nous sommes déçus et nous rendons vite compte que pour les autres, cela ne s’est pas du tout passé comme ça.



Nous profitons de la traversée pour expliquer au guide nous accompagnant notre véritable déception quant à cette expérience sur Amantani. Ce dernier semble comprendre notre situation. Il nous explique que lorsque nous décidons de ne pas passer par une agence pour nous rendre dans une famille, celle-ci a parfois moins de considération car au final, nous n’aurons personne à qui nous plaindre en cas de problème ! Il explique cependant le problème au batelier qui attitre chaque touriste a une famille. Nous pensons malheureusement que cela n’aura presque aucune répercussion. 

Une heure plus tard, nous arrivons à Taquilé. Nous sommes débarqués d’un côté de l’île et avons rendez-vous de l’autre côté 2 heures plus tard. Nous revoilà donc à crapahuter sur un chemin plus que raide ! Nous rallions la place du village, jetons un œil dans une coopérative d’artisanat, avant de suivre le guide dans un restaurant où nous déjeunons. Ce restaurant fonctionne comme une coopérative et quelques familles se partagent les revenus. 
Après le déjeuner, nous repartons pour l’endroit où nous devons remonter sur le bateau. Quelques fous du groupe décident de prendre un bain ! Nous ne faisons que les regarder !






Nous reprenons le bateau pour 3 heures de trajet. Nous arrivons en milieu d’après-midi à Puno et décidons de nous rendre à la gare routière pour acheter nos billets pour Arequipa. Etant donné qu’une partie des gens rencontrés sur le bateau veut en faire de même, nous avions parlé de nous y rendre ensemble. Mais à l’arrivée, le guide embarque seulement une partie du groupe dans un mini-van pour la gare routière. Il nous faut marcher pour nous y rendre. 
Au final, nous venons de nous rendre compte que le guide qui était avec nous sur le bateau, n’est pas comme nous le pensions un guide  attitré par bateau, mais un guide qui est là car une partie des gens présents est passé par une agence !! 

Sur place, nous ne pouvons acheter nos billets. Avec la compagnie que nous voulons prendre, conseillé par le québécois rencontré sur le bateau, le billet s’achète le jour même. Nous rentrons donc en taxi à notre hôtel, récupérons les sacs que nous avions laissé en consigne et nous posons. 
Nous ressortons dîner dans un super restaurant de Puno. Après notre mauvaise expérience, nous avions envie de nous faire plaisir ! 

Le lendemain, nous partons vers 8h pour Arequipa.

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