Nous arrivons à La Paz au petit
matin après une nuit de bus. Il est 6h30. Nous esquivons les taxis et partons à
pieds pour le centre-ville où nous avions repéré un hôtel. A plus de 3 200 mètres d’altitude et avec
plus de vingt kilos chacun sur le dos, la marche est plus difficile que nous le
pensions. En effet, La Paz est la capitale la plus haute du monde, étagée entre
3 200 et 4 000 mètres d’altitude.
Nous trouvons finalement l’hôtel
mais malheureusement, celui-ci affiche complet. Après quelques aller-retours
entre les rues du centre-ville, nous tombons finalement sur un couple de
suisses romans nous demandant ce que nous cherchons. Ils nous indiquent leurs
hôtels qui semblent correspondre à nos attentes. Eux attendent leurs minibus pour
aller faire la route de la mort à vélos. Nous repartons donc pour l’hôtel Cruz
de Los Andes, non loin de là, quasiment en plein cœur du quartier touristique,
où sont rassemblés bon nombre de magasins d’artisanats et d’agences de voyage.
Il est près de 7h30 lorsque nous
pouvons enfin déposer nos sacs dans la chambre. Nous petit-déjeunons et ne
tardons pas à aller nous reposer, la nuit n’ayant pas été très
réparatrice !
En début d’après-midi, nous sortons
enfin pour aller déjeuner. La ville grouille, il y a du monde partout et les
trottoirs sont plus qu’étroits. Nous nous baladons, à la recherche d’un
restaurant.
Après avoir déjeunés, nous
partons pour l’office de tourisme récupérer un plan de la ville. En effet,
n’ayant pas emporté de guide, nous sommes un peu perdus. Nous avons certes les
photos prises sur le guide des français rencontrés à San Pedro, mais sortir
l’appareil photo toutes les 5 minutes pour regarder le plan en Bolivie n’est
pas forcément conseillé !
Sur le chemin du retour, nous
achetons de quoi manger pour le soir et rentrons à l’hôtel. Nous nous couchons
tôt, fatigués par nos derniers jours d’excursions.
Le lendemain matin, nous nous
levons en milieu de matinée et descendons pour aller petit-déjeuner. Nous
recroisons Estelle et Stéphane, les deux suisses romans avec lesquels nous
passons un moment à discuter. Eux aussi voyagent autour du monde mais pour un
an ! Ils sont emballés par l’excursion à vélos qu’ils ont effectuée la
veille, mettant en doute mes craintes de
cette fameuse route de la mort dont Jonathan m’avait parlé juste après que nous
les ayons croisé la veille. Il faut dire que sur le site internet YouTube, on
trouve de sacrées vidéos dont une d’un accident de bus. Ils nous donnent
rendez-vous le soir-même pour dîner et nous les laissons vaquer à leurs
occupations.
De notre côté, nous partons
prendre un minibus pour nous rendre à l’un des miradors dominant la ville, le
mirador Killi Killi. Nous avons un peu de mal à trouver l’endroit d’où il nous
faut le prendre car ici, il n’y a pas de vrais arrêts de bus. Le trajet est
prédéterminé et il faut simplement faire signe au chauffeur. Parfois, une
personne à bord est chargé de crier les destinations desservies à haute voix,
mais ils parlent tellement vite que nous ne comprenons pas tout !
Nous arrivons finalement à nous
rendre à ce fameux mirador et profitons un moment de la vue sur cette ville
accrochée aux flancs des montagnes. Les
maisons des quartiers pauvres, les plus élevés en altitude, sont construites en
parpaing et laissées ainsi, donnant un aspect assez chaotique à cette ville si
dense.
Nous
redescendons ensuite à pieds jusqu’au centre-ville pour déjeuner.
Dans le café-restaurant que nous
avons choisi, nous demandons conseils à la serveuse concernant les agences
proposant des tours pour la route de la mort. Une anglaise qui nous a entendue
nous conseille celle avec laquelle elle avait fait cette excursion. C’est la
dernière agence à partir du sommet, ce qui signifie donc qu’il n’y aura pas
d’autres vélos derrière nous. Les vélos semblent être en bon état et elle nous
affirme qu’ils vérifient régulièrement les vélos en court de route. Elle semble
vraiment satisfaite, elle qui apparemment n’est pas très douée sur un vélo (selon
ses dires) ! De plus, cette compagnie n’est pas la plus cher mais ne fait
pas partie des moins chers. Nous parlons quand même de la route de la
mort ! Il est donc hors de question de partir avec une agence
douteuse !
Nous voilà donc partis nous
renseigner chez Vertigo Biking. Construite par des prisonniers de la guerre
Bolivie-Paraguay, cette célèbre route de la mort serait la route la plus
dangereuse au monde. Reliant La Paz à Coroico, bus et camions s’y croisaient
alors que certaines portions de cette route de terre ne font pas plus de 3
mètres de large. On y circulait à l’anglaise permettant ainsi au conducteur de
mieux voir le précipice lorsque deux véhicules devaient se croiser ! En
effet, d’un côté se dresse la montagne mais de l’autre un précipice dont on ne
voit même pas le fond ! C’est d’ailleurs souvent lorsque deux véhicules se
croisaient, et qu’il fallait manœuvrer, que les accidents se produisaient. Les
véhicules descendant devaient céder le passage aux véhicules montant afin
d’éviter les chutes, presque toujours mortelles, des véhicules (surtout les
plus lourds) lors des démarrages en côte ! Une nouvelle route a été
ouverte en 2007. Il n’y a donc plus de trafic sur l’ancienne route, hormis les
nombreux vététistes qui s’élancent chaque jour.
Rapidement, nous réservons pour
le lendemain, la compagnie semblant en effet plutôt pas mal. Nous profitons du
reste de l’après-midi pour faire un peu de shopping dans les nombreuses
échoppes d’artisanat. Nous rentrons à l’hôtel en fin d’après-midi, ayant rendez-vous
vers 19h pour aller dîner.
Nous rejoignons donc Estelle et
Stéphane à l’heure convenue. Tous les 4, nous rejoignons un autre couple de
français, Chloé et Clément (voyageant également autour du monde pour 8 mois),
pour aller dîner dans un restaurant libanais. Nous passons une bonne soirée et
ne rentrons pas trop tardivement. Non seulement, il nous faut nous lever tôt le
lendemain, mais en plus, il ne fait pas forcément bon traîner trop tard dehors
la nuit.
Le lendemain matin, c’est tôt que
nous retrouvons Estelle et Stéphane dans la salle où est servi le
petit-déjeuner. Nous avons rendez-vous à 8h à l’agence Vertigo Biking tandis qu’eux
prennent le bus pour Copacabana. Nous les quittons en nous disant à dans
quelques jours, Copacabana étant également notre prochaine étape.
A 8h pétante, nous arrivons à
l’agence. Nous embarquons immédiatement dans le mini-bus pour monter à La Cumbre
(4 700 mètres d’altitude), point de départ de la route asphaltée que nous
emprunterons pour nous rendre à la route de la mort. Nous faisons rapidement
connaissance avec les quatre autres personnes qui effectueront la descente avec
nous : un couple d’allemands d’une cinquantaine d’années et deux roumains
de notre âge.
Après 45 minutes de trajet, nous
apercevons les autres équipes, déjà quasiment prêtes à partir. Nous sommes
enfin au point de départ. Nous descendons du minibus et enfilons tout
l’attirail nécessaire : un pantalon, une veste, des gants, des coudières,
des genouillères et un casque intégral. Un petit briefing de nos 2 guides et
c’est parti pour les 27 premiers kilomètres de route asphaltée !
La première partie passe vite
malgré les quelques arrêts que nous effectuons. Nous la terminons par un encas
avant de remonter dans le mini-bus. Les 8 kilomètres suivant n’étant que de la
montée, ils ne sont pas au programme !
Nous arrivons ensuite au vrai départ
de la route de la mort : 28 kilomètres quasiment que de descente sur une
piste de terre et de cailloux. Les guides descendent les vélos du mini-bus et
nous font à nouveau un petit défriefing sur cette première partie de la route.
En effet, c’est la plus dangereuse et étant donné le manque de visibilité dans
les virages, ils nous incitent à rouler prudemment. De plus, étant donné que
nous sommes déjà bien descendus en altitude, le brouillard et l’humidité se
sont installés dans la vallée.
Nous nous élançons enfin jusqu’à
ce que je perde un frein ! Oui oui, vous avez bien lu… Heureusement que
nous ne roulions pas comme des fous ! Erreur du mécano soi-disant !
L’un des guides me refixe un frein, vérifie tous les autres vélos et nous
repartons.
A près de 35km/heure en descente
sur une piste caillouteuse, difficile d’admirer longtemps le paysage car la
moindre erreur peut être fatale. Au fil de la route, nous apercevons de
nombreuses croix, rappelant les nombreux accidents ayant eu lieu dans ces
endroits. Par endroit, des chutes d’eaux tombent directement sur le chemin.
Notre parcours est ponctué
d’arrêts afin que les guides nous donnent des conseils sur l’état de la route.
Nous effectuons également quelques arrêts photos pour immortaliser ces instants
uniques.
S’en suivent les premières crevaisons et les premières chutes sans
gravité. Jonathan est le premier à en faire les frais. Après avoir crevé dans
une descente assez raide, le voilà reparti. Il fait 200 mètres et fait un
soleil ! Heureusement, la route est plutôt large à cet endroit et nous
sommes bien équipés. Quelques instants plus tard, c’est au tour de l’un des
roumains qui, n’ayant plus de freins, doit s’arrêter avec les pieds ! Son
compatriote, quant à lui, crève quelques minutes plus tard.
Malgré tout, la descente se passe
bien et nous nous régalons. Nous arrivons en début d’après-midi à Yolosa (1 200
mètres d’altitude) après près de 5 heures de descente ! Nous prenons un verre à
l’un des bars du village avant de nous rendre dans un hôtel où notre déjeuner
nous attend.
Nous repartons pour La Paz en
milieu d’après-midi et avons droit à la pluie et au brouillard ! Nous
arrivons finalement à l’agence de Vertigo sur les coups de 20h. Étant donné que
nous quittons La Paz tôt le lendemain pour nous rendre à Copacabana, nous
récupérons immédiatement les photos prises par nos 2 guides plus nos T-shirts
souvenir !
Exténués par cette descente
éprouvante, nous achetons rapidement à manger dans la rue et rentrons à l’hôtel
prendre une douche bien méritée. Nous nous couchons fatigués mais contents de
notre journée !
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